Une part de ciel

Auteur : Claudie Gallay

Éditions Actes Sud
Collection Domaine Francis

Reçu en partenariat avec PriceMinister pour les Matchs de la rentrée Littéraire.

446 pages

4ème de couverture:

Aux premiers jours de décembre, Carole regagne sa vallée natale, dans le massif de la Vanoise, où son père, Curtil, lui a donné rendez-vous. Elle retrouve son frère et sa soeur, restés depuis toujours dans le village de leur enfance. Garde forestier, Philippe rêve de baliser un sentier de randonnée suivant le chemin emprunté par Hannibal à travers les Alpes. Gaby, la plus jeune, vit dans un bungalow où elle attend son homme, en taule pour quelques mois, et élève une fille qui n’est pas la sienne. Dans le Val-des-Seuls, il y a aussi le vieux Sam, pourvoyeur de souvenirs, le beau Jean, la Baronne et ses chiens, le bar à Francky avec sa jolie serveuse…
Dans le gîte qu’elle loue, à côté de la scierie, Carole se consacre à une traduction sur la vie de Christo, l’artiste qui voile les choses pour mieux les révéler. Les jours passent, qui pourraient lui permettre de renouer avec Philippe et Gaby un lien qui n’a rien d’évident : Gaby et Philippe se comprennent, se ressemblent ; Carole est celle qui est partie, celle qui se pose trop de questions. Entre eux, comme une ombre, cet incendie qui a naguère détruit leur maison d’enfance et définitivement abîmé les poumons de Gaby. Décembre s’écoule, le froid s’installe, la neige arrive… Curtil sera-t-il là pour Noël ?

Mon avis:

Une lecture contemporaine que j'ai lu plutôt rapidement. On suit donc Carole qui retourne dans son Val natal suite à la réception d'une boule à neige, présage que son père va bientôt rentrer au Val. Elle décide donc de rejoindre sa famille pour attendre le retour de Curtil. On est rapidement mis dans l'ambiance lente et froide du Val avec l'arrivée en train de Carole. 

Le début du roman m'a beaucoup déstabilisée, le rythme est très lent, les personnages vagues et les infos arrivent de toutes parts. Les phrases courtes accentuent vraiment ce sentiment de lenteur que j'ai trouvé pesant au début mais auquel je me suis vite habituée pour finalement me laisser porter. Le roman se découpe en jours, ceux du mois de Décembre. Nous suivons donc les journées de Carole, jour après jour avec la même routine et le même train train quotidien. C'est très répétitif, peut être agaçant mais est surtout rassurant, confortable. 

Carole aime ce sentiment de sureté, elle n'est pas très téméraire ou aventurière. Elle se sent à part de sa famille, seule et incomprise. Au départ, on l'a comprend, les villageois ainsi que sa famille font surtout penser à des gens simples, perdus dans leur campagne, puis au fur et à mesure, on les découvre, on les comprend et on s'y attache. Le rythme lent de l'écriture accentue la profondeur des sentiments et des réactions que l'on peut avoir. Je me suis surprise à m'énerver contre certains personnages car il ne répondaient aux questions que posaient Carole, ou à avoir envie d'aller fouiner dans la vie des voisins.

Au fur et à mesure, on apprend le passé de chacun, ce lourd passé qui a fait s'éloigner Carole et qui a laissé une barrière imposant entre elle et sa famille. L'auteur nous laisse entrevoir ce que les choses auraient pu être si le passé avait été différent, beaucoup de possibilités qui ne se réaliseront jamais. On se surprend à imaginer tout cela, et si l'incendie n'avait pas eu lieu, et si Carole n'était pas partie, etc... 

Une lecture qui laisse penseur sur le futur et le passé. Des personnages atypique, caricaturaux et pourtant attachants. Une lecture assurément intense, profonde qu'il faut lire au calme et avec concentration.

Ma note :